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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 21:01

- VOYAGE -
Cinq heures du mat… Un ange me réveille !
- Debout Erwan, c’est l’heure !
Mots magiques, et me voilà instantanément debout, déjà prêt, habillé de la
veille, aussi fripé du visage que l’étaient mes vêtements, et ne voyant vraiment
pas l’intérêt d’aller me débarbouiller. Il y avait une vive effervescence dans la
maison. Les yeux encore un peu collés, je regardais tout le monde s’agiter.
Évidemment, comme d’habitude, maman m’avait laissé dormir le plus
longtemps possible. La voiture était remplie comme un oeuf, mon chocolat
fumant et les tartines beurrées étaient prêts dans la petite cuisine de notre
appartement réginaburgien. Le nez plongé dans le bol, mon esprit était déjà làbas.
Les chamailleries de mes soeurs et l’énervement de maman ne
m’atteignaient que de loin… J’entendis bien une lointaine dénonciation perfide
laissant supposer que je ne m’étais pas lavé les dents et que je n’avais pas fait
mon lit ! Mais ce n’était manifestement pas la priorité pour maman et de toute
façon, ma brosse à dents était déjà dans la valise. Ce fut donc dans un
grommellement que j’allai faire mon lit. Enfin, c’est un grand mot… Je tirai
mollement la couverture sur les draps abandonnés et tapotai mon oreiller pour
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donner un semblant d’ordre à ce pageot que je ne verrais plus pendant deux mois
et demi ! Deux mois et demi ! Mon Dieu, quel bonheur, quel bonheur… Je jetai
un dernier regard sur mon petit univers avec tout de même un léger pincement
nostalgique sur mes délires de constructions en Mécano, le seul jeu qui me
paraissait digne d’intérêt. J’étais incomparable pour créer toutes sortes de
machines infernales et ma chambre n’était souvent qu’un amas de vis, de
boulons, de petits moteurs électriques, de courroies, de poulies et de tout ce que
pouvait comporter un Mécano digne de ce nom !
Et puis, il y avait aussi les livres… et la collection de Tintin et Milou. Le
reste m’indifférait ! Ben oui, il faut que je vous dise : chez nous, les bandes
dessinées, c’était interdit ! Il fallait lire, et comme il n’y avait évidemment pas
de télé, et bien, on lisait, on lisait… Faut reconnaître que c’est chouette de partir
dans une histoire et de s’évader. Je lisais tout ce qui me tombait entre les mains,
caché sous les draps. Mais ce que je préférais, c’étaient toutes les histoires
d’aventures, en particulier celles dans les pays du nord avec des trappeurs
chasseurs et pêcheurs… Je m’évadais avec mes héros et souffrais avec eux du
froid et du manque, je frissonnais de peur quand ils rencontraient un grizzli ou
devaient faire face à une horde de loups. Et bien au chaud dans mon lit douillet,
je m’endormais en m’imaginant près d’un feu de bois, regardant les braises
scintiller sous les bourrasques de vent, perdu au fond des Laurentides ou de
l’Alaska, à la recherche d’une fabuleuse mine d’or.
L’interdiction des bandes dessinées ne concernait heureusement pas les
aventures de Tintin ! Et oui, le parrain de ma soeur Françoise avait l’excellente
habitude de passer de temps en temps à la maison et de lui offrir le ou les
derniers albums sortis… Du coup, impossible au padre de nous les confisquer !
Bonne gâche ! Par conséquence, j’étais devenu un véritable expert des aventures
de mon héros. Je connaissais toutes les répliques, toutes les histoires, par coeur.
Aucun détail ne m’avait échappé. Ce qui me valut une grosse brouille avec
Maman… Ah la vache ! Quand j’y pense ! Devant les albums bien rangés sur
l’étagère, je m’y vois encore ! C’était un peu avant les fêtes de Noël, nous
avions pris le métro pour aller voir les illuminations de Paris et des Galeries
Lafayette, sans que je puisse imaginer une seule seconde ce qui nous attendait…
Tintin et Milou ! Mille millions de mille sabords ! Ils avaient pris comme
thème pour leurs vitrines les aventures de Tintin. Incroyable ! J’en étais baba,
fasciné par ces extraordinaires vitrines entièrement dédiées à mon héros favori.
Tous les albums, sans exception, du premier au dernier, étaient représentés en
situation dans des scènes de chaque recueil. La foule émerveillée se pressait et il
nous fallut beaucoup de persévérance pour pouvoir admirer le spectacle. Et très
peu de temps pour que je m’aperçoive que chaque devanture présentait une ou
deux petites erreurs, oh, pas grand-chose, des détails qui ne pouvaient sauter aux
yeux qu’aux pros, comme moi ! Je n'arrêtais pas de dire à maman :
- Mais regarde, ils se sont trompés là !
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C’était bizarre quand même ! Et c'est à l'intérieur du magasin que nous
eûmes l'explication… Ils avaient eu l’excellente idée de faire un jeu concours : il
suffisait de retrouver le plus d’erreurs possible parmi les différents tableaux
présentés et de remplir un bulletin avec les réponses. Les cadeaux à gagner
étaient somptueux ! Je ne pouvais pas perdre, ça ne pouvait pas m’échapper !
Impossible ! Du haut de mes dix petites années ! Impossible ! Et me voilà en
train de courir de vitrine en vitrine, excité comme une puce, ma mère à mes
trousses. Je notai fébrilement sans faille tout ce que je pouvais repérer, me
cachant des autres passants susceptibles de lire par-dessus mon épaule. Damned,
Bachibouzouk, rien ne m’échapperait !
Enfin, épuisé, je pus remplir avec brio un bulletin que je remis, plein
d’espoir, au préposé du magasin qui m’expliqua que les dix meilleurs seraient
convoqués le jeudi prochain pour une finale devant plein de monde. Une finale
avec une multitude de questions sur tous les héros de Tintin. De retour à la
maison, fatigué mais heureux, je ne pensais plus qu'à ce moment et de la fenêtre
de notre cuisine, je me mis à surveiller le facteur, essayant de lire sur son visage
une information qu'il n'avait évidemment pas.
Et c’est le lundi qu’on a reçu la lettre ! Venant directement des Galeries. Je
faisais partie des dix gagnants et étais convoqué à quatorze heures le jeudi pour
la grande finale avec un tas de cadeaux à gagner ! Mon coeur ne fit qu’un bond,
je me mis à courir dans l’appartement. Mes soeurs étaient toutes excitées. Il ne
me restait que deux jours pour tous les relire et améliorer mes connaissances si
cela était encore possible. Jamais je n’avais été si potache ! Impossible de
dormir, et ce n’est que le mercredi soir que je m’écroulai, plein de rêves, plus
exalté par le challenge du concours que par les gains que cela représentait…
Vint alors ce jeudi noir, ce jeudi maudit ! Mauvais jour… Maman était
crevée, fatiguée, épuisée, essoufflée ! Elle essaya de m’expliquer qu’elle
n’aurait pas le courage de m’amener dans Paris, de prendre le métro, elle
toussait beaucoup !!! Et moi, je hurlais de colère ! Je ne comprenais pas ! Mais
rien à faire… Nous n’irions pas ! Adieu, veau, vache, cochon, couvée.
Quelques jours plus tard, je reçus un nouveau courrier des Galeries qui
m’offraient des lots de consolation... qui ne me consolèrent jamais !
Bon, allez, c’était le passé, le futur était là-bas ! Je fermai les yeux de
bonheur, j’y étais déjà… Marie-Cécile était venue aux renseignements pour
savoir si j’étais prêt ! Bien sûr que j’étais prêt, prêt à partir à pied s’il le fallait,
même à genoux. Mon chemin de Compostelle à moi. Mon chemin de l’Abbaye,
celui de l’accès direct au paradis.
Deux coups de clef, ma place réservée sur la barre centrale du siège arrière
de la 2CV et mon sac sur les genoux. Dix ou douze heures de souffrances
fessières, chemin obligatoire à l’accès au Graal, mais j’avais trouvé la parade !
Dormir, manger, dormir, manger, dormir, dormir, et encore dormir… Et la route
défilait, interminablement. A cinquante kilomètres heure de moyenne, je ne sais
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pas comment maman arrivait à conduire si longtemps. Domfront ! A la moitié
du chemin, on s’arrêta au bord de la route pour pique-niquer, maman en profita
pour dormir un peu. Mais pas trop quand même, il y avait encore de la route…
Allez capitaine du vaisseau, faut y aller, zou ! Les truites m’attendaient… Et
puis, Patrick ! Mon copain, mon poteau, mon compagnon de braconnage qui
devait piaffer d’impatience en ce début de vacances car il savait bien que j’allais
arriver. C’était le fils du garde forestier, il n’avait qu’un an de plus que moi, un
génie de la nature. Il connaissait tous les animaux, toutes leurs cachettes, toutes
les ficelles pour les piéger… Faut dire que les énarques n’étaient pas encore
passés par là, avec leur remembrement, leur folie de rentabilité, leurs pesticides,
leurs insecticides, leurs engrais. La Bretagne était riche d’une flore et d’une
faune exceptionnelle, de petits champs tous entourés de haies, autant de caches
pour tous les animaux à plumes et à poils. J’étais loin d’imaginer la destruction
systématique et organisée par ces fous de la croissance économique. Mais, la
tête pleine de rêves, j’étais à mille lieues de tout cela, les truites n’avaient qu’à
bien se tenir, les perdrix à bien se cacher, les lapins à rester dans leur terrier…
J’ARRIVAIS !
Guingamp… La vallée du Trieux… Plésidy… l’Etang Neuf… Sainte-
Marie… Les Quatre Vents… Et enfin ! Enfin, la dernière ligne droite avec en
point de mire les ruines de l’Abbaye… Trois dos d’âne que ma bicyclette
connaissait si bien, la côte du p’tit pont… La délivrance ! Ouf !
Deux petits coups de klaxon pour signaler notre arrivée et voilà bonnemaman
et grand-père qui se précipitèrent pour nous serrer dans leurs bras.
Les premières choses qui me sautèrent au visage furent l’odeur incroyable
de cette nature sauvage qui nous entourait et le calme emplit des cris de choucas.
La vraie vie commençait et je cherchais déjà du regard, vers la route menant à
Kervihan, la « petite maison », pour voir si Patrick avait entendu les coups de
klaxon.
Bonne-maman, fine mouche, ayant suivi mon regard, me glissa dans
l’oreille qu’il n’avait cessé de passer dans la journée, mais qu’il avait été
réquisitionné pour les moissons. Bon, ça attendrait. En attendant, il allait falloir
s’installer !
Pour moi, c’était très simple, ma place était réservée dans le lit clos de la
cuisine, au plus près de la porte d’entrée, petit nid douillet, bien au chaud, non
loin de la cuisinière à bois qui ronflait nuit et jour avec toutes les bonnes
odeurs ; de soupe qui n’en finissaient pas de mijoter, de pains pliés entreposés
sur la panetière ou de café toujours au chaud dans un coin de la cuisine. Cette
place m’était réservée pour éviter que je ne réveille toute la famille quand je me
levais ! En fait, j’étais toujours le premier debout pour profiter du lever du jour,
là où on pouvait voir le plus d’animaux.
Après avoir posé mon sac derrière la porte coulissante du lit, pendant que la
maison résonnait des cavalcades effrénées de mes soeurs dans les vieux escaliers
de bois, je m’avançai dans la grande salle de séjour, le regard vrillé vers ce
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meuble sans nom surmonté de l’horloge qui égrenait le temps de nos vacances,
lieu où étaient entreposés tous mes trésors avant chacun de nos départs.
Sanctuaire formellement interdit aux non-initiés, c'est-à-dire à tout le monde !
Interdit de toucher ! Y déroger était considéré comme crime de lèse-majesté…
Je m’en approchai lentement, ouvrant avec gourmandise le tiroir central
contenant un invraisemblable fatras d’hameçons, de fils, de plombs, de toutes
sortes de bouchons et autres merveilles. Tout était là ! Parfait ! Restait à grimper
sur une chaise pour vérifier que le dessus de cette même armoire recelait le reste
de mes richesses : cannes à pêche, arcs, flèches, épée de bois. On pouvait aussi y
trouver le sabre et le casque authentiques d’un arrière-grand-père militaire et
cavalier.
Ouf ! Les cousins n’avaient pas osé toucher à quoique ce soit ! Cela valait
mieux pour eux ! Fi den Dou !
Rassuré, je grimpai quatre à quatre l’escalier sans oublier de faire une petite
caresse sur la tête de la Vierge Marie, indéracinable protectrice de notre maison
familiale, qui trônait là, juste à gauche de la rampe. Elle était magnifique cette
Vierge Marie, sculptée dans du chêne et récupérée par bonne-maman dans le
grenier d’une sacristie. Notre grand-mère avait le chic pour déceler des trésors
où les autres ne voyaient qu’une vieillerie bonne pour la « jaille ». De
poussiéreuse et bariolée, à force d’acharnement et d’huile de coude, elle avait
réussi à la décaper et lui rendre sa beauté originelle. Un véritable chef-d’oeuvre
que, du haut de mes dix ans, j’admirais sans arrière-pensée, avec la certitude
qu’elle nous protégeait tous. Tout contre elle, un portillon dans le même bois,
reste de l'entrée d'une chaire, et qui ouvrait son battant sur les escaliers dont les
marches balancées parlaient chacune avec sa propre note, jouant une musique
différente au rythme des cavalcades des enfants ou des pas plus lourds et lents
des adultes.
La fatigue du voyage était déjà loin maintenant, oubliée à jamais, le présent
était désormais infini. Rien ne pouvait plus nous arriver, l’Abbaye était notre
mère à tous, et c’étaient les vacances ! Mes soeurs étaient déjà installées et
chacune s’affairait à ranger ses affaires. Il y avait bien eu quelques disputes
récurrentes concernant le choix des lits dans ce qu’on appelait pompeusement
« le dortoir », mais cela faisait partie du jeu. Comme d’habitude, pour apaiser les
hurlements de Françoise, Marie-Cécile avait fini par céder et les appels répétés
de notre mère pour nous faire descendre dîner avaient définitivement stoppé les
conflits.
La table avait été dressée dans la grande salle de séjour. Il avait bien sûr
fallu mettre les rallonges pour pouvoir y installer toute la famille, d’autant que
les cousins n’allaient pas tarder à arriver, autant dire qu’on serait une sacrée
ribambelle. Mais pour l’instant nous étions les premiers ! Comme toujours,
même en été, un bon feu de cheminée brûlait tranquillement, les bûches
positionnées carrément devant l’âtre libéraient des flammes formant un S
majuscule, littéralement aspirées par un tirage exceptionnel qui surprenait tous
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les visiteurs intrigués par cet étrange phénomène. Deux énormes fauteuils en
cuir sans âge trônaient de chaque côté du foyer, craquelés autant par le temps
que par la chaleur des flammes. Le premier, celui de droite, était réservé à notre
cher grand-père et celui de gauche, à notre bonne-maman. Faut dire que
contrairement à son mari, elle ne l’utilisait que rarement, tant elle était occupée.
En fait, elle faisait tout, absolument tout ! La cuisine bien entendu, mais aussi le
jardinage, le bricolage, et elle trouvait encore le temps de peindre, de sculpter,
de dessiner, de s’occuper de la paroisse. Elle était incroyable, infatigable…
Quant au grand-père, il avait trouvé l’occupation idéale. Il s’asseyait dehors
dans un vieux fauteuil en osier, son calibre douze juxtaposé, chargé de deux
cartouches en plomb de six, et posé sur ses genoux. Il attendait patiemment, en
faisant la sieste, qu’un imprudent pigeon ramier vienne se poser dans le lierre
des ruines de l’Abbaye qui trônait juste devant la maison. Il daignait alors se
lever pour se diriger avec d'infinies précautions vers le fond du jardin dans
l’espoir de pouvoir distinguer le gibier dans cet énorme fatras de feuilles. C’était
rigolo de le voir se lever tout doucement, empoignant maladroitement son vieux
fusil de ses mains aux doigts recroquevillés par la maladie de Dupuytren, puis
s’approcher doucement du fond du jardin en utilisant la haie de buis pour se
cacher et chercher désespérément des yeux le pigeon qui le narguait en faisant
des roucoulades à fendre le coeur de sa belle. Il était bien rare qu’il puisse tirer et
encore plus rare qu’il en abatte un. Mais c’était un vrai bonheur de le regarder
faire et j’étais si fier de ce grand-père qui avait tant souffert auprès de ses
camarades dans les tranchées pendant la guerre de 1914-1918. Je le voyais
comme un héros et ne me lassais pas de compter toutes les cicatrices de son
corps martyrisé par les éclats des bombes allemandes. Et rien n’était plus drôle
que de l’entendre raconter avec une modestie sans pareille comment, et avec un
allemand très approximatif, il avait été capable, pendant la deuxième « Grande
Guerre » et l’Occupation, de profiter de leur tendance atavique à l’obéissance
pour se foutre de ces satanés « boches ». Je riais aux larmes quand il racontait
comment il avait arrêté dans les rues de Nantes des bidasses de la Wehrmacht
pour qu’ils nettoient le gazogène de sa voiture. Ou comment il avait détourné,
pour l’usine qu’il dirigeait, un wagon d’essence qui repartit totalement vide vers
l’Allemagne. Mon grand-père qui avait pris l’habitude de m’appeler « son p’tit
bonhomme » était incroyablement facétieux. Il prenait tout en dérision et
trouvait un vrai plaisir à asticoter ma pauvre grand-mère qui haussait les épaules
en soupirant et en continuant, imperturbable, à oeuvrer pour tous. Marie-Cécile
avait aussi pris ce tic de hausser les épaules aux bêtises de notre grand-père et
celui-ci rétorquait invariablement : « Attention, tu vas déformer tes vêtements ! »,
ce qui déclenchait un nouvel haussement d’épaules et un éclat de rire général.
Son humour pince-sans-rire qui me ravissait était servi par une étonnante
mémoire lui permettant de nous abreuver sans arrêt, et toujours à bon escient, de
couplets de chansons connues de lui seul, peut-être apprises pendant les longues
attentes au fond des tranchées. Je m’amusais souvent à caresser son crâne
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déplumé et lisse comme un miroir qu’il avait l’habitude d’appeler son
« aérodrome à mouches ». Et je riais lorsqu’il prenait la décision d’aller se faire
couper les cheveux, opération qui consistait à se faire passer la tondeuse sur une
couronne blanche et clairsemée. C’était probablement pour lui l’occasion
d’échanger quelques bons mots avec son coiffeur.
Rien ne pouvait remplacer les repas de notre bonne-maman. Pour l’heure,
elle nous avait préparé un délicieux civet de lapin avec les légumes du jardin et
une tarte aux poires rapportées par… grand-père ! Autant le lapin que les
poires… Pour le lapin, on pouvait comprendre : il le tirait de la fenêtre exiguë
des W.-C. lorsqu’il allait faire le pipi du matin, car cette fenêtre donnait juste
sur le jardin potager que nous partagions avec quelques lapins de garenne qui
venaient se servir tranquillement à notre nez et à notre barbe. Mais les poires ?
Mystère et boule de gomme... Il ne voulut rien dire, comme à son habitude, mais
je soupçonnai un coup tordu… Et ce n’est que beaucoup plus tard qu’on apprit
la vérité ! Et oui, avec grand-père, il fallait s’attendre à tout. Ce furent les
hurlements de notre grand-oncle Pierre, frère de bonne-maman et propriétaire de
ce qu’on appelait pompeusement « le château », grande maison bourgeoise qui
se situait à une centaine de mètres de chez nous, qui nous mirent la puce à
l’oreille. L’histoire, c’est que notre cher oncle, au demeurant homme très
respectable et gentil avec tous, veillait jalousement sur un grand jardin potager
qui s’étendait sur le terrain séparant les deux maisons et sur lequel on pouvait
trouver toutes sortes de légumes, mais aussi des poiriers souffreteux sur lesquels
quelques fruits daignaient mûrir uniquement pour lui faire plaisir. Il était hors de
question d’y toucher, et notre bon oncle, dans l’espoir de les aider à atteindre
leur maturation, tout en les protégeant des oiseaux insatiables, avait eu l’idée
saugrenue de les entourer de papier de soie à même l’arbre… Et c’est là qu’était
intervenu Léopold, notre grand-père ! Il avait subtilisé les poires de l’oncle et les
avait remplacées par des ampoules… Une vraie blague de potache qui nous avait
faire rire aux larmes ! Comment, avec un exemple pareil, aurais-je pu devenir un
petit garçon sérieux ?
La tarte était délicieuse. Cette fois-ci, notre grand-mère n’avait pas
mélangé la farine avec du plâtre, ce qu’elle nous avait déjà fait subir l’année
précédente. Un petit sac de plâtre malencontreusement rangé près de la farine
après un bricolage avait été le responsable de cette méprise. Et ce mélange, dur à
nos pauvres dents, avait dû être ingurgité malgré nos récriminations.
Pendant tout le dîner, je regardai par la fenêtre le soleil couchant et
entendis au loin, à travers le brouhaha des conversations, le tintamarre des
choucas qui rentraient vers les ruines, lieu de repos et de nidation depuis la nuit
des temps. Mon esprit se prit à vagabonder vers la rivière, le Dourdu, ce qui
voulait dire en breton : « l’eau noire », et son peuple de truites Fario, maître de
mes fantasmes de jeune pêcheur.
Demain, il ferait jour ! Et je n’avais aucune intention d’en perdre une
miette.

 

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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 11:00

- PREFACE -
La mémoire est déroutante. Nous avons vécu, mes soeurs et moi, les
mêmes scènes, les mêmes turbulences, les mêmes joies et souffrances, et
pourtant nos souvenirs sont différents. Nos émotions divergent du tout au tout et
la mémoire qui nous en reste est si bizarrement disparate que la même vie se
transforme en méridiens aux trajectoires étranges et aléatoires. Tracés mémoriels
se croisant en quelques points consensuels qui permettaient par moments de se
retrouver.
Au travers de notre histoire familiale, lourde de déchirures et de
bouleversements, dans laquelle nous étions brinquebalés de Charybde en Scylla,
il était un lieu de vie, un lieu plein de magie, de ressourcement et de
retrouvailles. Cet endroit s'appelle : « l'Abbaye de Koad Malouen ». Une vieille
abbaye cistercienne en ruine, perdue au fin fond des Côtes d'Armor, entourée
d'une forêt sombre et mystérieuse, traversée par deux ruisseaux riches en truites
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sauvages. Endroit de vie, où chacun d'entre nous pouvait se retrouver, libre et
heureux, loin des agressions de la vie !
Et là, nos mémoires convergent... Peut-être parce que nous y avons vécu
ensemble de magnifiques moments de bonheur et d'amour, au sein d'une grande
famille composée et recomposée au gré des vacances scolaires autour d'une
grand-mère pleine de ressources qu'on appelait « bonne-maman » et d’un grandpère
particulièrement facétieux.
Pour ma part, probablement dans un souci de survie, ma mémoire est
devenue plus que sélective, chaque seconde passée à « l'Abbaye » reste gravée
en moi au fer de l'amour !
Voici pourquoi j'ai voulu partager avec vous quelques-uns de ces moments
magiques vécus à travers mes yeux et mes ressentis d'enfant.
C'est aussi une ode à notre famille, grands-parents, oncles et tantes,
cousins, cousines, qui nous ont tant donné et avec qui nous avons tant partagé...
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- DERNIER JOUR -
Un an… C’est si long quand on a dix ans !
Un an entre parenthèses, un an d’hibernation à souffrir et à user le fond de
mon pantalon sur les bancs d’une école dont je n’ai presque aucun souvenir.
Tout m’y paraissait gris : en commençant par la grille d’entrée en fer forgée et
aux pointes acérées, porte de prison qui, à peine ouverte, voyait s’engouffrer en
criant et en courant la plupart de mes compagnons de cellule comme s’ils se
rendaient à la fête foraine. Cette cour où tout était interdit, ces murs froids aux
innombrables fenêtres, témoins de classes toutes ressemblantes, dont les odeurs
de craie, d'encre et de je ne sais quoi d’indéfinissable me révulsaient le coeur. Et
puis, ces longs couloirs qui n’en finissaient pas, aux murs impersonnels sur
lesquels les patères se remplissaient de manteaux multicolores au gré de l'arrivée
des élèves, et dans lesquels j’avais l’habitude de déambuler, tête basse, avançant
vers le purgatoire !
Assis au milieu de la classe, chétif, yeux foncés et cheveux châtains, j’étais
un élève inexistant, utilisant toute mon énergie à devenir transparent pour éviter
dans la mesure du possible toute interrogation intempestive.
La seule chose qui m’amusait, c’était d’avoir développé une formidable
capacité à faire passer au tableau l’élève de mon choix… Enfin, … c’était ce que
je croyais ! Et je travaillais sérieusement ma concentration pour atteindre ce
but… C’était d’ailleurs l’unique matière que je travaillais. Comme quoi, l’école
n’est pas si inutile que cela ! Toujours est-il que le pauvre camarade que je
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choisissais, jamais le même évidemment, était presque toujours envoyé au
tableau par la maîtresse. Hasard ? Vue de l’esprit ? En tout cas, j’en ai conclu
que j’avais un certain pouvoir, et chaque nouvel exploit m'emplissait d'une
véritable jubilation que je ne partageais avec personne ! Et surtout, cela me
laissait le temps de rêver à ma forêt et à mes collines bretonnes.
En fait, je ne me réveillais que lorsque la dernière sonnerie de l’année
scolaire retentissait.
Plus que deux heures, et cette « Folcoche » qui n’en finissait pas de
radoter… Il y avait belle lurette que je n’écoutais plus rien, cette vieille bique
allait nous en faire avaler des ronds de chapeau jusqu'à la dernière seconde. Le
ronron de sa voix aigrelette, la chaleur de cette fin de printemps et une digestion
un peu lente avaient eu raison du peu de volonté que j’avais de rester éveillé.
Oh, ne croyez pas que cela fût facile, c’était tout un art ! La tête posée
négligemment sur une main accoudée à la table, les yeux mi-clos donnant
l’impression d’une profonde réflexion, mais le buste droit dans une attitude
semblant attentive alors que je passais allègrement d’une phase de sommeil
léger à celle du sommeil profond, bercé dans les bras de Morphée, une infime
partie de mon pauvre cerveau en éveil pour réagir au moindre danger
scolastique…
Personne n’a l’air conscient des souffrances terribles qu’éprouve un
cancre ! Et quelles stratégies phénoménales il est obligé de mettre en place pour
limiter la casse et passer le plus inaperçu possible. Il faut des trésors
d’imagination et un véritable talent d’acteur car le plan consiste à se faire passer
pour un élève au minimum moyen afin d’éviter la vindicte de ses parents et les
remontrances de la maréchaussée écolière, tout en travaillant un minimum. Et si
possible, pas du tout !
Pas fastoche ! Finalement, le bon élève a une vie beaucoup plus simple …
Il fait ses devoirs, apprend ses leçons et arrive en classe, pépère, « mollo
pomme- chips » et tout… Tout va bien, il espère même se faire interroger,
l’idiot ! Et il rentre à la maison, fier de ses bonnes notes, sans aucune
compassion pour les cancres qui rasent les murs en priant tous les dieux que leur
mère oublie de demander leur carnet de notes.
Quelle vie ! Je me suis souvent demandé s’il ne serait pas plus simple de
faire ses devoirs et d’apprendre ses leçons… Bof, c’est trop tard maintenant.
- Erwan ! Répète ce que je viens de dire.
Immédiatement, une sonnette d’alarme retentit dans ma tête. Comme si de
rien n’était, je décollai mon visage marqué de plis par une heure
d’assoupissement sur ma main et je tournai des yeux que j’espérais vifs en ne
trouvant rien d’autre à dire que :
- Erwan ! Répète ce que je viens de dire.
Ça m’était venu spontanément ! Le temps que mon cerveau se mette en
route, c’était trop tard, le mal était fait…
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Au regard de « Folcoche », je compris que j’avais fait une grosse bourde.
Quelques rires timides fusèrent dans la classe, instantanément calmés par un
mouvement de tête caractéristique de notre tourmenteuse qui ne laissait rien
présager de bon… Le chignon en avait tremblé ! Misère ! Très mauvais temps…
Mais bon sang, qu’est-ce qui m’avait pris ? À une heure de la grande libération !
Et voilà… Un moment d’inattention, sûr de mon coup, à une heure du bonheur.
Enfin, me voilà bien réveillé ! Tellement bien que dans ma tête, cela défilait très
vite ! L’enfer serait une retenue de dernière heure…
Dans la classe, le silence était devenu d’une telle lourdeur qu’il en était
palpable, tous les visages étaient tournés dans la même direction… La mienne !
Et je m'en serais bien passé. Dans le brouillard, je vis quelques sourires
ironiques des élèves du premier rang, et quelques grimaces d’empathie de ceux
du dernier. Imperceptiblement, je rentrai la tête dans les épaules, attendant un
verdict plus qu'incertain.
Contrairement à son habitude, « Folcoche » semblait figée !
Mauvaise mayonnaise ! Puis, calmement, dans une rage contenue, elle prit une
feuille et se mit à écrire. Enfin, tout doucement, dans un silence de mort, elle
tourna son regard vers moi, ses petits yeux porcins donnaient l’impression de
s’être encore rapprochés de son nez, et me tendit le papier plié en deux.
- Je vous prie, jeune homme, de vous rendre auprès du directeur pour lui
porter ce pli !
Ah ! C’était bien son genre, cette colère rentrée et cette manière de parler…
« Lui porter ce pli » … Non mais franchement, elle était vraiment atteinte la
pauvre vieille ! De toute façon, c’était la dernière fois que je la voyais ! Bon
vent, au plaisir de ne jamais te revoir « Folcoche » !
Franchement, je n’étais pas très fier dans les couloirs en me dirigeant vers
le bureau du directeur. Ce n’était pas qu’il fût méchant, bien au contraire ! Il
était plutôt sympa et tous les élèves l’aimaient bien, car il était sévère mais juste,
mais quand même, j’étais curieux et plutôt inquiet de sa réaction.
C’est donc pas rassuré que je frappai à sa porte.
- Entrez !
Timidement, je pénétrai dans l’antre de mon futur bourreau et lui tendis
« le pli » de « Folcoche » en baissant les yeux.
Le directeur me regarda par-dessus ses lunettes demi-lune et déplia
tranquillement la feuille de papier. Un long silence s’ensuivit, puis d’une
manière théâtrale, il la posa et me regarda longuement… Enfin, au moment où je
m’y attendais le moins, un énorme éclat de rire explosa dans la pièce, ce n'était
plus un rire, c’était une déferlante, une cascade. Il en pleurait, impossible de
l’arrêter… Rien ne semblait pouvoir le calmer. Entre deux hoquets, il me
regardait en essuyant ses yeux et repartait dans une nouvelle crise. Enfin, il
toussota et se calma doucement.
- Cela t’a pris comme ça ?
9
- Ben ! A vrai dire, c’est la première chose qui me soit venue ! Je n’ai pas
réalisé ce que j’disais, m’sieur !
Le directeur sembla réfléchir un moment.
- Franchement, je ne sais pas quoi faire ! Tu comprends que je ne puisse
pas laisser cela impuni, ne serait-ce que vis à vis de « Fol… », euh, de Mme
Lemaire, ton institutrice. D’un autre côté, il y a longtemps que je n’ai pas autant
rigolé, et puis, dans une demi-heure, c’est la libération pour nous tous… T’as
pas une idée ? dit-il d’un ton espiègle.
- Ben, j’sais pas, m’sieur. Une idée ? Pour ? lui répondis-je, rassuré par la
réaction inattendue du directeur.
- Ben, comme punition !... Bon, bon, allez… Range-moi ces fiches dans
l’ordre alphabétique, dit-il avec un petit sourire en coin. Tu sauras faire ça ?
- J’vais essayer, m’sieur ! Merci, m’sieur, dis-je en baissant les yeux, plein
de reconnaissance pour ce brave homme qui me réconciliait un peu avec l’école.
Le directeur se replongea dans ses papiers sans m’accorder le moindre
regard et je me mis immédiatement au travail en attendant avec fébrilité la
sonnerie salvatrice.
Une heure et demie plus tard, j’étais déjà en train de courir comme un
dératé vers la sortie de l’école, infiniment reconnaissant envers le directeur. Je
laissai sans un regard cette grille haïe derrière moi, ainsi que tous les copains qui
étaient déjà rangés dans le trombinoscope de ma mémoire, indignes de
comprendre mon impatience ! Et comment le pourraient-ils ? Ils ne savaient
même pas ce que c’était qu’une truite Fario ou un lapin de garenne, ils n’avaient
aucune idée de la différence entre une bergeronnette et un moineau, entre de l’ail
sauvage et du cresson… Autant dire qu’ils étaient totalement incultes ! Bien sûr,
les premiers de la classe connaissaient parfaitement l’utilisation du subjonctif ou
les dates de l’histoire de France, et plein d’autres choses totalement inutiles qui
ne leur serviraient à rien dans la vie… C’était leur problème ! En ce qui me
concernait, une seule et unique chose importait, notre DEPART.
Encore cent mètres d’une course effrénée, les trois marches de l’entrée de
l’immeuble, les cinq qui menaient au rez-de-chaussée que je sautai allègrement
et la porte d’entrée que j’ouvris à la volée en criant :
- On part cette nuit ?
Maman était là, au beau milieu du salon, en train de se battre avec une
valise qui ne fermait pas.
- Allez, viens m’aider ! Assieds-toi là-dessus, dit-elle en me montrant la
valise récalcitrante.
- Yes ! dis-je en me jetant littéralement dessus et en éclatant de rire. Alors,
on part ce soir ? insistai-je, plein d’espoir.
- Non, tu sais bien que c’est impossible, il y a trop de choses à préparer,
mais promis, on part demain matin le plus tôt possible. Le temps pour toi de
préparer ce que tu ne veux pas oublier, de manger, de t’endormir et hop ! On
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file… D’accord ? dit-elle en m’ébouriffant les cheveux. Allez, va chercher tes
affaires !
C’était inutile de me rappeler ce que j’avais à faire, il y avait longtemps que
mon petit sac était prêt. En vrac : deux bobines de fil de pêche, des hameçons
« non-montés » de taille 6 à 10, car les hameçons montés étaient réservés aux
pêcheurs ringards, mon lance-pierres avec des élastiques carrés tout neufs,
cinquante centimètres de ce même élastique, une bobine de fil de cuivre pour les
collets, une petite boîte de plombs fendus, du fil de « plomb à souder » pour
lester mes flèches, une bobine de ficelle et ma gourde de peau. Tout le reste
n’était que superflu… Même si j’étais le seul à penser cela ! Crotte, j’allais
oublier mon Opinel !
Tout le monde était aux cent coups : maman, mes trois soeurs et moi-même.
Ah oui ! J’ai oublié de vous dire que j’avais trois soeurs : Odile, Françoise
et Marie-Cécile… Je ne sais pas quoi dire d’elles sauf que c’étaient des filles,
quoi ! Rien qui ne me semblait intéressant, sauf que Marie-Cécile n’arrêtait pas
de rigoler de mes bêtises, alors évidemment, j’en rajoutais toujours une couche
parce que je m’attendais toujours à la voir pondre un oeuf, et son rire était trop
communicatif, alors je rigolais comme un tordu ! Odile, c’était la plus âgée, elle
avait six ans de plus que moi, autant dire que c'était une vieille, et elle s’était
toujours occupée de moi quand j’étais petit, alors je la regardais plutôt comme
une grande personne. Quant à Françoise, c’était difficile, il y avait souvent des
conflits et on s’engueulait régulièrement, comme un frère et une soeur quoi, mais
elle était sacrément costaud, alors fallait faire gaffe ! Mais pas toujours, des fois
on rigolait bien aussi…
- Erwan, n’oublie pas tes cahiers de vacances ! cria maman.
Une douche glacée me coula le long de la colonne vertébrale. Zut, j’avais
oublié ! Sacrés devoirs de vacances ! Faut être de vrais malades pour inventer
des trucs pareils… De vrais tarés ! Ils n’ont jamais été enfants ces idiots
d’adultes ? Non mais franchement, tu les vois ces abrutis, penchés sur leurs
cahiers pour inventer des méthodes de tortures, histoire de martyriser les
enfants. Sadiques, assassins de vacances, la peine de mort est trop douce pour
eux ! Faudrait les torturer, leur faire faire des dictées tous les jours avec tous les
pièges de la langue française… Ils seraient encore capables d’aimer ça ! M’en
fous, je f’rai rien !!!
- Oui mam, j’les ai déjà pris ! mentis-je en les fourrant rageusement dans le
sac avec mes trésors.
C’était encore une idée de mon père. Il n’était pas là évidemment, mais à
distance, il surveillait son petit monde. Et les devoirs de vacances, il ne risquait
pas de les oublier. Merde, merde et merde !
Mon père, c’était un militaire, pas un vulgaire bidasse ! Un vrai, un dur…
Un de ceux qui donnaient les ordres. Il avait fait la guerre partout : au Viêt Nam,
en Algérie... Il avait même pris une balle dans l’oeil, là-bas, dans la jungle, alors
il avait un oeil de verre, et il avait même participé aux premiers essais de la
11
bombe atomique dans le Sahara, mais je crois qu’il n’était pas très fier de cela.
En tout cas, il y avait un gars qu’il n’aimait pas du tout, c’était un certain « De
Gaulle », Charles, je crois ! Ah, celui-là, il ne pouvait pas le blairer. Il valait
mieux ne pas prononcer son nom à la maison, ça le faisait flipper de penser qu’il
y eût des français qui pussent l’aimer ! Alors, on évitait de causer de ce sujet.
Mais comme il avait fait partie de tous ces militaires à qui on avait menti sans
arrêt, ce qu’il n’appréciait pas vraiment et qu’il le disait, sa hiérarchie le lui
faisait payer. Alors, on ne le voyait jamais longtemps et ma mère devait se
débrouiller seule ! Mais il m’avait quand même appris quelques prises de closecombat…
Je n’en étais pas peu fier ! Et puis, durant le peu de temps qu’il venait
en Bretagne, il m’amenait à la chasse, c’était trop chouette. C’était d’autant plus
chouette que la chasse était fermée et qu’il fallait se planquer tout le temps, lui
avec le fusil du grand-père, un calibre douze aux canons juxtaposés et des
cartouches faites maison, et moi avec mon lance-pierre, fier comme Artaban, les
poches pleines de cailloux bien ronds. Peut-être qu’il viendrait pendant quelques
jours cet été ! On verrait bien ! En attendant, il y avait encore une nuit à passer
et cinq cents bornes à se taper en 2CV avant de se retrouver au paradis !
- Allez Erwan, viens manger, faut te coucher tôt, cria maman.
L’ambiance dans notre appartement de Bourg-la-Reine était surchauffée,
chacun oeuvrait dans son coin pour ne rien oublier et le lever allait être dur ! 4 ou
5 heures du matin... Maman avait utilisé les vieux restes de pain pour faire de la
« panade ». J’adorais ça et Françoise hurla qu’elle refusait définitivement
d’avaler cette mixture qui ressemblait à du dégueulis.
Le « dégueulis » avalé, et excité comme une puce, je me mis au lit sans
daigner mettre un pyjama, le drap relevé jusqu’au menton pour que maman ne
puisse pas voir que je m’étais couché tout habillé. Mais elle était vraiment trop
occupée pour se rendre compte de la supercherie… A moins qu’elle ne fît
semblant de ne rien voir !
*
- Mon chéri ! Réveille-toi ! Il est l’heure…
12
- VOYAGE

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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 15:56

Pour ceux qui croient encore à l'arnaque des vaccinations, je vous propose un article de Michel et Françoise Dogna issu de leur journal via internet : Contrinfos N° 31. Je vous invite d'ailleurs à vous y abonner !

LA PLUS GRANDE ERREUR DE LA MÉDECINE

Par le docteur Jean Elmiger
Le docteur Elmiger est le créateur de L’HOMEOPATHIE SEQUENTIELLE pour dépolluer des
vaccins – c’est d’ailleurs le nom de son dernier ouvrage.
https://www.youtube.com/watch?v=lPLxXEZlN5U

VACCINS :
30 années de camouflages et de mensonges
viennent d’être mis au grand jour
Le « Freedom of Information Act » (Acte donnant libre accès à des documents secrets) au
Royaume-Uni auquel un médecin a eu recours, a permis de révéler le contenu de 30 années
de documents officiels secrets montrant que les experts gouvernementaux :
1. Savaient que les vaccins ne fonctionnaient pas.
2. Savaient que les vaccins pouvaient provoquer les maladies qu’ils étaient sensés
prévenir.
3. Savaient que les vaccins présentaient des dangers pour les enfants.
4. Se sont entendus pour mentir au public.
5. Se sont attelés à empêcher les études de sécurité.
Ce sont ces mêmes vaccins qui sont rendus obligatoires pour les enfants américains.
Les parents peuvent soit épargner tout ce mal à leurs enfants, soit continuer à s’incliner
devant l’un des plus affreux mensonges de l’histoire, ce mensonge qui veut faire croire que
des vaccins – remplis de métaux lourds, de maladies virales, de mycoplasme, de matières
fécales, de fragments d’ADN d’autres espèces, de formaldéhyde, de polysorbate 80 (Agent
stérilisant) – sont un miracle de la médecine moderne.
Un médecin américain dont le fils est autiste a eu recours au « Freedom of Information
Act » pour obtenir des documents du CDC (Centres Américains de Contrôle des Maladies). Il
voulait avoir accès à l’information que possédait le CDC au sujet des dangers que présentent
les vaccinations. Selon la loi, il devait recevoir réponse dans les 20 jours. Pratiquement 7 ans
plus tard, le médecin s’adressa finalement à la justice, et c’est là que le CDC a fait valoir qu’il
n’était pas obligé de remettre ces documents. Finalement, un juge a ordonné au CDC de
remettre ces documents au médecin pour le 30 septembre 2011.
Le 26 octobre 2011, l’éditorialiste du « Denver Post » s’est dit choqué que
l’administration Obama, après avoir promis d’être particulièrement transparente,
proposait des modifications au Freedom of Information Act, permettant
d’entraver la révélation de documents secrets en autorisant les agences
gouvernementales (comme le CDC) à déclarer certains documents « inexistants ». [...]
Donc, le CDC agit manifestement à l’encontre de la santé de la population américaine. Mais
la menace que présente le comportement du CDC sur la vie des Américains ne s’arrête
malheureusement pas là. Il a participé à l’élaboration des lois concernant les pandémies
qui permettent au gouvernement d’utiliser l’armée, en cas d’urgence pandémique
déclarée, pour contraindre toutes les personnes du pays à subir des vaccins non testés, des
médicaments, des produits chimiques et d’autres traitements « médicaux ».
En se basant sur le Freedom of Information Act, on peut dire que le CDC perdrait toute
crédibilité s’il devait déclarer pareille urgence pandémique. Après avoir déclaré la pandémie

Le CDC a aussi dissimulé un scandale financier concernant la fausse pandémie qui a coûté
des milliards de dollars. Il y a pire, le CDC n’a pas hésité à mettre les femmes enceintes
en première ligne pour un vaccin non testé qui comprenait un agent stérilisant, le
polysorbate 80. Grâce au CDC, le nombre de rapports de morts fœtales a augmenté de
2.440% en 2009 comparativement aux années précédentes ; situation qui est encore plus
choquante que les statistiques de fausses couches qui avaient augmenté de 700%. [...]
En tentant de sauver les derniers vestiges du secret qui concerne les vaccins et en déclarant
que les documents de l’Agence sont inexistants, l’Administration Obama a réduit à néant
toutes ses prétentions à la transparence. Mais les lois prévues pour rendre obligatoires
des vaccins pandémiques peu connus sont toujours en place et toute responsabilité a été
dissoute. Il n’empêche qu’une étude canadienne vient de montrer que le vaccin contre la
grippe qui contient le H1N1 et qui a tué des bébés in utero, contribue en fait à augmenter
le risque de pandémie.
Les américains qui ont été dupés en soumettant leurs enfants aux vaccins meurtriers
du CDC possèdent aujourd’hui des moyens de riposte. Les personnes de tous horizons,
de chaque organisation doivent :
1. Prendre connaissance des textes révélés grâce au Freedom of Information Act du
Royaume Uni et qui ont trait aux mensonges sur les vaccins. Ces personnes doivent prendre
connaissance du refus du CDC de fournir quelque information que ce soit sur ce qu’ils savent
au sujet de ces mensonges ; elles doivent aussi prendre connaissance des efforts déployés
par l’administration Obama pour camoufler ce que sait le CDC au sujet de ces mensonges.
Ces personnes doivent contacter leurs représentants et exiger l’annulation immédiate du
calendrier vaccinal du CDC et des lois concernant les pandémies.
2. Informer chaque vétérinaire, personnel militaire, policiers, agents du DHS, ainsi que
le personnel médical de toute la mystification vaccinale. Expliquer à ces personnes que leurs
familles sont aussi gravement menacées. Ces personnes ne pouvaient probablement pas
savoir qu’elles avaient été manipulées à l’intérieur même de leurs structures par l’industrie
pharmaceutique qui les ont transformées en agents meurtriers grâce à la déclaration
de « pandémie » ou « d’attaque bioterroriste ». Il est tout à fait clair aujourd’hui que les
structures terroristes/bioterroristes ne sont que des escroqueries. Ainsi tous les projets
qui sont envisagés pour « protéger » le pays sur la base de ces mêmes lois ne feraient que
menacer l’existence et la liberté des américains.
Grâce au Freedom of Information Act (FOIA), nous savons que le calendrier des
vaccinations relève du canular. Ce sont les vaccins qui constituent un danger pour la
santé des enfants et des adultes Américains (et des autres).

Ce sont aujourd’hui des vaccins obligatoires, mal testés avec des adjuvants dangereux qui
menacent le pays et qui pourraient provoquer quantité de morts. A l’extérieur d’Atlanta, le
CDC a stocké quelque 500.000 cercueils géants, construits pour être incinérés. Il commence
à devenir clair que le CDC ne devrait en aucune façon être mêlé de quelque manière que ce
soit aux problèmes de santé publique.
Grâce au Freedom of Information Act, nous savons aujourd’hui que les vaccins ne constituent
nullement le miracle de la médecine moderne que l’on a voulu nous faire croire. Toute
autorité médicale ou gouvernementale qui prétendrait que les vaccins préviennent les
maladies, ignore les documents gouvernementaux comme les innombrables études
qui révèlent l’exact opposé, mais ignore également les tentatives du CDC de cacher au
public la vérité sur les vaccins.
Source : Reseau International.net

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 10:10

Il sont malins !!!!!!!!!!!!!!! ( abonnez-vous à contre-info, c'est toujours passionnant )

VACCINATION MULTIPLE DES NOURRISSONS :
A qui profite le crime ?
Tous les primo-vaccins destinés aux nourrissons contiennent désormais un cocktail
pour prévenir 5 voire 6 maladies, alors que seulement 3 protections sont obligatoires.
L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi décrit une démarche “de vente forcée et de
désinformation”.
Aujourd’hui, les parents qui souhaitent faire sur leur enfant uniquement les trois vaccins
obligatoires en France, à savoir diphtérie, tétanos et poliomyélite, ne le peuvent plus.
Le DTP “classique” pour les nourrissons est devenu introuvable en pharmacie, car plus
commercialisé. Pour la primo-vaccination des nourrissons, les parents ne peuvent plus
faire autrement que de recourir à un vaccin “hexavalent”, c’est-à-dire qui contient en plus
trois vaccins non obligatoires, (coqueluche, haemophilus influenzae et l’hépatite B). Les
gens se rappellent-ils les dégâts gravissimes qui ont été générés il y a quelques années par
le vaccin Hépatite B. Cette démarche de vente forcée et de désinformation est pour le
moins scandaleuse et même criminelle.
De plus, tous les vaccins contiennent de l’aluminium en tant qu’adjuvant. En multipliant le
nombre de maladies desquelles on souhaite protéger le nourrisson, on augmente la quantité
d’aluminium dans la dose injectée. Or, à deux mois, la barrière hémato-encéphalique reste
perméable et le système immunitaire demeure fragile. Des études ont montré qu’à cet
âge-là l’aluminium peut passer au niveau du cerveau.
On peut parler d’une tromperie. Quand on sait que le professeur Daniel Floret, président
du Comité technique des vaccinations, est empêtré dans d’énormes conflits d’intérêts avec
les fabricants de vaccins, on est en droit de se poser des questions. A qui profite le crime ?
Aux laboratoires pharmaceutiques évidemment. L’ancien DTP valait 10 frs ( 1.5 € )

la nouvelle formulation est facturée 40 euros ; il doit bien y avoir aussi quelque part une
entente entre les politiques et les laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers représentent
une force colossale qui téléguide la politique aujourd’hui.
ALORS QUE FAIRE?
Chacun est légalement en droit de refuser ces cocktails pentavalents
et exiger les seuls vaccins strictement obligatoires. Comme ils ne sont
plus sur le marché, l’affaire ne peut juridiquement que s’enliser ou vous
donner raison. Mais combien auront le cran d’exploiter ce filon qui en
outre permet de passer à la trappe de la vaccination ?

© Contr’infos -ISSN EN COURS - 12 rue des Tazards – Blue Bay – Mahébourg – Ile Maurice
www.micheldogna.fr
Contr’infos
L’oeil des Tropiques
©
Contr infos’ ©
L’oeil des Tropiques
25 JUIN 2014 - NUMÉRO 24


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13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 10:18

Bonjour à tous, avez-vous suivi mon conseil la semaine dernière concernant l'émission sur la 5 avec le professeur Montagnier ?

Cette émission a fait le buz ! Et tant mieux... je me souviens il y a une bonne vingtaine d'années quand je me faisais ridiculiser par tous les "bien-pensant" qui se moquaient de moi parce que je défendais bec et ongles Mr Benvéniste.... Comme pour les crops circle, les chemrails, le darwinisme, les vaccinations, les moteurs surnuméraires, le 11 septembre, l'histoire ( recentisme ), le cholestérol, le pranisme, la télékinésie, l'archéologie, la finance... Bref, des miscellanées de mensonges dans lesquels nous baignons. J'en oublie plein. Enfin, pour ceux qui préfèrent savoir ( dans la mesure ou on désire savoir quelque chose ), je les invite à ne pas rater cette émission. Je regrette juste que Montagnier qui avait largement remis en question ses découvertes sur le sida n'en ai pipé mot. J'imagine qu'il doit lui aussi subir des pressions terribles. Il ferait bien de faire attention à sa couenne !

https://www.youtube.com/watch?v=Lu5IlRUIEEA

Des molécules d’ADN d’un patient infecté par le VIH hautement diluées dans de l’eau stérile sont placées sur un capteur d’ondes électromagnétiques relié à un ordinateur. Le signal obtenu, numérisé, est ensuite envoyé par mail à l’université du Sannio de Benevento, en Italie. Après avoir exposé un tube d’eau pure à ces ondes numérisées, l’équipe transalpine utilise la PCR, une technique révolutionnaire qui permet de répliquer une séquence d’ADN. Contre toute attente, une molécule identique à 98 % à l’originale parisienne a bien été reconstituée dans la solution aqueuse. L’eau aurait donc bien une mémoire ! Et les ondes électromagnétiques auraient les mêmes propriétés que la matière qui les a émises. Comment cela est-il possible ? Difficile de le savoir, car « le problème que ça pose actuellement, c’est que cela demande aux biologistes d’être à la fois des physiciens et des chimistes, et ça, ce n’est pas forcement facile pour eux », explique Marc Henry, professeur de chimie et de physique quantique à l’université de Strasbourg. Pour le Pr Luc Montagnier, qui travaille déjà sur des applications concernant le virus du sida, l’autisme, certaines scléroses en plaques, les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, les débouchés sont immenses. Car cette découverte remettrait en cause l’approche médicale actuelle, autant sur le plan du diagnostic que sur celui de la thérapie – le corps humain étant composé à 70 % d’eau. « Le jour où l’on admet donc que les ondes peuvent agir, on peut agir par les ondes, souligne Luc Montagnier.

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 10:39

Alors là mes amis, je ne vous invite pas, cette fois J'EXIGE que vous regardiez cette interview... C'est très important que tout le monde sache une fois de plus comment on nous ment. Vous, les patrons de petites ou moyennes entreprises, vous les libéraux et même vous les salariés, étranglés par le charges RSI ou URSSAF, il est grand temps que vous sachiez la vérité sur ces monstres ! Vous ne perdrez pas votre temps en écoutant ce qui suit...

Passer directement le second clip – c’est de l’or en barre particulièrement pour les PME et professions libérales, mais aussi pour les salariés – Comment sortir de l’arnaque des caisses RSI et URSSAF en toute légalité, facilement et sans risque. A transmettre à tous !

http://rim951.fr/?p=2840

Procédure sur www.qlss.fr

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 10:10

Coucou les amis,

Pour ceux qui ont lu un de mes bouquins (" Le rocher de la naine" ou" Le chant du reptile"), certains ont dû sourire à l'évocation des crop-circle et des disques ( or, argent, cuivre ) trouvés par les personnages du roman dans les cercles de culture. Bien que je me tue à répéter que ce tout ce que je dévoile à travers ces romans est vrai, de nombreux septiques haussent les épaules gentiment en pensant que je suis un tantinet allumé ! Bon, soit, je suis allumé et fier de l'être. Mais il y a nombre d'incompétents-inconscient et ma prose à pour but de les rendre au minimum incompétents-conscient avec un faible mais possible espoir de les rendre compétents-conscient, voire, par miracle compétents-inconscient... Donc, pour ceux qui cherchent à comprendre, ceux qui s'interrogent, bref, ceux qui ont un cerveau utile à autre chose qu'à répondre à leurs seuls besoins naturels, bouffer, baiser et picoler sans ce préoccuper que nous allons laisser à nos enfants un véritable enfer, je les invite à regarder cette vidéo en étant particulièrement attentif à la minute 21 ( 07 secondes ) en se référant à ce que je raconte dans mes livres...Tiens, j'en profite pour vous demander de vous poser cette simple question : - A quels projets as-tu contribué qui font que la vie sur cette planète a une meilleure qualité que lorsque tu es arrivé sur terre ?

http://www.youtube.com/watch?v=7yD3walb6NM

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 16:13

Y EN A MARRE DE CE MOT

Je n'en peux plus d'entendre parler de racisme, d'antisémitisme ! Fi des associations type « SOS racisme » des « touche pas à mon pote ». Le COMBAT anti-racisme est perdu d'avance car le racisme n'existe que parce qu'on le fait vivre, que parce que le mot existe… Une fois de plus les médias sont terriblement fautifs en mettant en scène le moindre acte racisme quitte à en faire la une des journaux. J'ai en souvenir d'un de mes garçons qui ne cessait de me parler d'un de ses copains à la maternelle et un jour il tend le doigt vers lui pour me le montrer en disant : C'est celui qui à le manteau rouge ! Sans un instant se référer à sa peau noire… Là, j'ai compris que la couleur de peau n'avait AUCUNE importance chez un enfant ! De quoi méditer…

J'ai aussi en mémoire ce cours de français juste après la célèbre année 68. C'était devenu la mode de la part des profs de nous demander de quoi on voulait débattre ! Une élève de la classe demande alors que l'on parle d'antisémitisme. Et ne riez pas ! Je ne savais même pas ce que voulait dire ce mot ! J'ai donc, comme à mon habitude bouclé mon bec pour ne pas dire de conneries… J'ai vite compris que cette camarade de classe était d'origine juive ! Effectivement, je savais que ce peuple avait subit les pires atrocités, mais dans mon esprit simpliste, il ne s'agissait que de l'oeuvre d'un fou furieux suivit par quelques malades mentaux. Cela faisait partie de notre histoire, et voila !

Les questions et réponses fusaient dans la classe du pourquoi et du comment, j'entendais tout cela sans intervenir, et lorsque notre professeur me demanda en fin de cours ce que j'en pensais, voila ce que j'ai répondu sincèrement en m'adressant à ma camarade : « Tu vois, je ne connaissais même pas ce mot, parce que je ne savais même pas qu'il y avait encore des hommes qui haïssaient le peuple juif. Pour moi, le génocide n'était qu' issue d'une folie d'hommes plus dérangés les uns que les autres. Et là, aujourd'hui, par le fait que nous en avons parlé, tu as fait exister ce mot, tu as fait exister des raisons ( aussi folles soient-elles ) pour lesquelles d'autres fous vous haïssent, et donc tu as alimenté cette bulle, et aussi terrible que cela puisse paraître, tu as, ce jour, probablement créé du racisme ! »

J'ai évidement essuyé quelques sifflets des biens-pesant sans cerveau, mais j'invite tout le monde à comprendre que :

TOUT CE QUE L'ON COMBAT PERSISTE

Yfic

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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 20:48

Coucou à tous les courageux qui ouvrent régulièrement mon blog... Aujourd'hui, j'ai fait mon devoir civique ! Je n'ai pas voté... Comme dab, je refuse d'être par mon vote le com-plice de l'oligarchie ploutocrate en place. Juste une petite piqûre de rappel, en particulier pour ceux qui croient encore au système bancaire et qui arnaquent les pauvres abeilles que nous sommes en ne leur laissant juste de quoi survivre ( j'ai eu cette cognition sous forme de parabole en regardant l'émission "Des racines et des ailes " que notre société fonctionne comme l'apiculteur et les abeilles.) Je vous invite à lire tranquillement le texte qui suit. Yfic le facétieux

Contre la dictature de la finance :
la bombe atomique suisse
!

par Camille DESMOULINS
sur Agoravox

Avant-hier, en parcourant ce « cerveau collectif » qu’est Facebook, je suis tombé sur la publication d’un de mes amis et par la même occasion, je suis tombé des nues. Les médias « main stream », si prompts à sortir l’artillerie lourde contre les votations des Suisses sur les minarets ou l’immigration massive, se sont bien gardés de nous informer de cette initiative [bientôt] en cours, qui a recueilli à ce jour près de 50 000 signatures mais il lui en faudra le double pour déboucher sur un référendum. C’est de la bombe. J’en ai rêvé, et les Suisses vont peut-être le faire. Il faut absolument qu’ils aboutissent. Non seulement pour eux mais pour nous tous. C’est pourquoi nous devons les soutenir. J’invite tous ceux d’entre nous qui ont des amis et connaissances au pays des Helvètes de les contacter et de faire la promotion de cette initiative citoyenne. Si l’insurrection des fils (et des filles) de Guillaume Tell contre les Banksters (et les banques suisses sont puissantes !) est couronnée de succès, alors tout espoir sera permis pour nous-mêmes et les générations futures.



Voici donc de quoi il s’agit :

http://www.zeitpunkt.ch/news/artikel-einzelansicht/artikel/die-geldwende-in-der-schweiz-steht-am-start.html

J’ai traduit l’essentiel de l’article ci-après :

<div white'="" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida grande', Verdana, Lucida, Helvetica, sans-serif; font-size: 13px; line-height: normal; text-align: justify; border: 1pt solid windowtext; padding: 1pt 4pt;">

« L’initiative citoyenne la plus importante des 20 dernières années devrait être lancée le 1er mai : la transformation du franc suisse d’argent-dette en « plein argent » [100 % money comme disent les économistes anglo-saxons]. C’est ce qu’ont décidé hier [le 8 janvier 2014 puisque l’article est daté du 9] à Zurich les responsables de l’association pour la modernisation de la monnaie. L’initiative « Plein argent – pour un argent à l’abri de la crise dans l’intérêt de tous : la création monétaire à la seule banque centrale » veut mettre fin à la création de la monnaie par les banques privées.

90 % de l’argent – la plupart des gens n’ont pas conscience de cette monstruosité – est créé littéralement à partir de rien par les banques. Le monopole de la banque centrale ne s’étend qu’à la monnaie fiduciaire [pièces et billets]. L’argent scripturaire, utilisé pour la plupart des paiements, est créé par les banques elles-mêmes chaque fois qu’elles octroient un crédit. Elles ne prêtent pas l’argent des épargnants – ceux-ci le conservent et peuvent s’en servir pour leurs paiements – , mais créent de l’argent qui n’existait pas par un simple jeu d’écritures. (…) La loi ne les oblige qu’à avoir 2,5 % du montant des prêts en dépôt. [c’est ce qu’on appelle le système des « réserves fractionnaires »]

Le revers de la médaille n’est pas seulement l’insécurité de nos dépôts bancaires, mais une montagne de dettes qui grossit sans cesse, qui est de plus en plus difficile à rembourser et dont souffrent principalement les salariés. Car la plus grande partie de la richesse nouvellement créée n’irrigue pas l’économie réelle, où la majorité gagne son pain quotidien, mais la finance qui permet de réaliser des gains rapides. (…)

Le privilège de la création monétaire draine des sommes considérables dans des poches privées alors qu’elles devraient revenir à la collectivité. L’article 99 de la Constitution (…) n’inclut pas la monnaie scripturaire (…). C’est cette lacune que les initiateurs veulent corriger. Le 100 % monnaie est ainsi appelé car toute la monnaie, même la monnaie scripturaire, est garantie par la banque centrale, et pas seulement 2.5 %. C’est pourquoi cet argent est à l’abri des faillites bancaires. L’idée selon laquelle un tel scénario ne pourrait se produire que dans les pays du Sud de l’Europe, fortement endettés, mais pas dans l’opulente Suisse est malheureusement une illusion. (…)

Bien qu’il paraisse révolutionnaire, ce concept n’est pas nouveau. Dans les années 1930, une large majorité de professeur d’économie américains se sont prononcés pour le « 100 % money » pour sortir de la crise. Dans une étude du FMI de 2012, le contrôle étatique de la création monétaire a été préconisé. (…)

Pourtant, les obstacles à cette initiative sont considérables : la compréhension générale de la vraie nature de l’argent bancaire est faible, même parmi les banquiers et politiciens qui devraient bien connaître le sujet. Les médias y portent peu d’intérêt, en particulier ceux qui vivent de la publicité pour les banques. Et les banquiers n’ont absolument pas intérêt à se soumettre à un débat public sur leurs privilèges insoupçonnés (…). Les initiateurs et leurs conseillers économiques (dont quelques professeurs émérites) sont ainsi dépendants du soutien des rares personnes qui sont conscientes des énormes enjeux de la création monétaire. Jusque là, 40 000 signatures [47 500 à ce jour] et 30 000 francs de dons ont été recueillis, ce qui est encore insuffisant. (…) »

Pour plus de renseignements et un suivi de cette initiative : http://www.vollgeld-initiative.ch/?&L=1


En quoi est-ce révolutionnaire ? Comme l’expliquent André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder dans La dette publique, une affaire rentable, (1) le système bancaire vampirise littéralement l’économie réelle en ponctionnant des sommes considérables et parfaitement indues, par l’entremise de la dette publique. Un État n’a pas besoin d’emprunter aux banques privées, il peut se prêter à lui-même, sa banque centrale peut créer la monnaie dont il a besoin pour financer les services publics, puis la détruire en se remboursant (l’opération n’est donc pas inflationniste). Le tout sans intérêts.

Or, voici que notre souveraineté monétaire a été transférée à l’Europe donc la banque centrale s’interdit de financer directement les États (art. 104 du traité de Maastricht, confirmé par l’art. 123 du traité de Lisbonne), les obligeant à emprunter à des banques privées moyennant des intérêts dont le taux varie en fonction de la confiance des investisseurs dans la capacité de remboursement du pays : la crise grecque n’a pas d’autre origine. Quant à nous, qui bénéficions d’un taux faible, notre stock de dette avoisinant les 2000 milliards d’euros nous coûte quand-même près de 50 milliards d’intérêts par an ! Oui, vous avez bien lu : cela fait une saignée de 130 millions PAR JOUR, et sans que le premier centime du principal ne soit remboursé ! La dette publique n’est d’ailleurs pas faite pour être remboursée, mais pour assurer une rente ad vitam aeternam aux titulaires des emprunts d’États, qui ne peut être extorquée qu’en sacrifiant les besoins légitimes de la population en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures, etc. En ce sens, il est (à moitié) faux d’affirmer que la dette pèsera sur les générations futures : elle pèsera sur les enfants des pauvres (ceux dont les services publics sont le seul patrimoine) mais profitera aux enfants des riches qui pourront continuer à ponctionner une part considérable de la richesse nationale. C’est pourquoi les milieux populaires et les classes moyennes ont un INTÉRÊT VITAL à ce que la monnaie soit déprivatisée !

Si cette initiative suisse réussit, elle ne manquera pas de donner des idées à toute l’Europe, et l’outil qui aura permis d’arracher la création monétaire aux banques, le référendum d’initiative citoyenne, deviendra une revendication incontournable (2). Autrement dit : c’est l’avenir de la démocratie sur tout le continent qui est en jeu !

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 13:22

L'académie Balzac à lancé son premier défi littéraire aux participants : Ecrire en au moins 2000 lettres un texte sans AUCUN verbe...

Rigolo ! Je me suis immédiatement mis au travail : En voici le résultat ...

SEUL ?




Oh, mon Dieu ! Mais non ! Oh mon moi ! Intériorité et souffrances fugaces, recherche d’une explication cohérente, le cerveau en berne, conscience au ralenti. Savoir, connaissance... pffft !
Seul... Souvenirs et mémoire au rancart, histoire tronquée, formatage du mental... Oubli total, absolument seul au sein de cette luxuriante nature, soleil au zénith, le corps nu, la peau avide de chaleur. Flux d’énergie solaire aux bulles multicolores pour une résurrection inespérée, le cœur en lambeaux, douloureux à des endroits inconnus. Check-up : pieds, jambes, torse et bras, visage exsangue mais présent, pas de manque sur le plan physique... Black-out total, incompréhension dans ce monde vide de toutes présences, seul le vent dans les feuilles pleines de vie et au loin, un bruit de vagues. Troublants souvenirs de vie trépidante, pleine d’entrain et de folies. Le corps debout, chaque chose à sa place, ou plutôt, rien en place, regard évanescent, vaporeux, horizon virtuel ou réel ? Pas de réponse, et maintenant, la peur, la peur du vide, du rien. Insidieuse et froide, dans chaque pore de la peau, dans chaque cellule, incontrôlable, comme un liquide visqueux et froid. Effort insurmontable, debout devant cet Everest mental, dans la glue d’une toile d’araignée d’incompréhension. Et puis, soudain ! Au loin, un cri :
- Au secours ! A l’aide !
Instantanément, l’oreille aux aguets, encore dans son univers kafkaïen, le regard gyroscopique en tous sens et derrière... Plus de vagues ni de paysage idyllique ! Sous ses yeux, une vision cauchemardesque de maisons écroulées, de routes totalement délabrées sous un souffle monstrueux et mystérieux. Et au loin, un corps, un seul et unique corps au sol, le bras droit en oriflamme, preuve de vie.
Toujours dans l’incompréhension, abasourdi par cette situation ubuesque, chaque geste douloureux, pas après pas, le regard fixe, obsédé par ce gisant ! Et enfin, là, près de lui, une femme, nue aussi, le regard apeuré, aussi surprise que lui. Autour de son cou, un médaillon R.U.S.. Alors, d’un geste vif, la main au cœur, vérification sur sa poitrine, seul vestige de ses vêtements, son propre médaillon de même origine !
- Merde, bien sûr, la protection des ondes scalaires ! Quelle autre explication ?
Le regard fixe, la main en direction de celle de la femme prostrée. Elle, encore groggy. Main dans la main, comme une automate, de chien de fusil à debout, tout à coup contre cet homme, porteur comme elle de ce « talisman » protecteur.
- Que...
Tentative de parole, la gorge dans un étau, aucun mot !
- Une forme d’apocalypse, de fin du monde ?
Expression désuète au regard des ruines alentours, le bras droit accompagnateur de son regard circulaire. Un calme étrange et surnaturel. Destruction totale, plus rien de vivant à part eux deux et un silence assourdissant. Là-bas, un supermarché en ruine, probablement des vêtements et de la nourriture à foison dans les décombres. D’un regard complice, toujours dans le silence mais dans une compréhension mutuelle, avance prudente pas après pas, leurs cinq sens à l’affût, encore sous l’effet de la violence physique et psychologique du choc. Vision effroyable des corps sous les décombres et enfin, dans un kaléidoscope de couleurs, un fatras d’habits, de nourriture, sacs, cabas, aptes pour leurs premières nécessités vitales. Enfin couverts et ventres pleins, à la recherche de survivants, d’un signe de vie. Mais, rue après rue, bloc après bloc, que désolation et morts... Toujours pas le moindre bruit à part ce vent lancinant dans cet univers de désolation, même pas un chien famélique ou un zombie issu d’un film d’horreur.
Rien, juste eux deux, les Adam et Eve d’un nouveau monde. Bizarrement, plus aucune peur dans leurs cœurs, juste de l’incompréhension. Enchevêtrement naturel de leurs doigts, Elle et Lui, et dans cette solitude, un manque. Quelque chose d’intangible... Incompréhension dans l’incompréhension ! Quelque chose, mais quoi ? Pas de mots... Regards profonds... Et puis, bien sûr, l’évidence... Ce manque ! Les bras à l’horizontal, la femme, bouche ouverte dans une prise de conscience brutale, une cognition éphémère :
- Le VERBE... Un monde sans VERBE !

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